La fille et le client.
Dessin original de Chas Laborde, 1913.Intérieur de maison close. Le monsieur barbu et replet, un bon bourgeois à en juger pas ses habits, a fini sa petite affaire. La prostituée, parfaitement soumise, l’aide à passer son manteau, un geste de domestique. En attendant le prochain client. Chas dessine la situation. Il ne cherche pas à embellir, ni à condamner. Aucune sentimentalité dans ce dessin. Entre la femme et l’homme, rien ne passe. Le rapport est de dominant à dominée, de maître à esclave. Mais l’expression du visage de la fille ne laisse aucun doute sur ce qu’elle pense. En 1925, Marcel Vertès montre le même geste de soumission. Pas plus que Chas, Vertès n’aime ces messieurs épais et contents d’eux, qui s’estiment supérieurs aux filles dont ils profitent. Et il oppose le corps nu, fragile et blanc de la prostituée à la masse noire du client, qui, avant de satisfaire quelque morne fantasme, a bien rangé sa canne et son chapeau. |